Corps, identité, handicap. Présentation du dossier
Résumé
La question de la place et du rôle du corps est aussi essentielle que délicate lorsqu’il s’agit de traiter du handicap. Le corps est souvent le point de stigmatisation sociale de l’individu handicapé et en même temps son lieu de subjectivation : on ne se vit et on ne se construit qu’à travers son corps, dans une interaction sociale, y compris s’agissant du rapport à la douleur et à la difficulté motrice ou sensorielle.
Cette conception holiste du corps ne rend pas les choses aisées d’un point de vue théorique : le corps est aujourd’hui nimbé dans de nombreux discours d’une aura qui revenait traditionnellement à l’âme. Il est devenu principe d’animation, lieu de l’identité personnelle, de vérité existentielle et de lien entre soi et autrui. Il est donc important de commencer par préciser les différents usages de la notion
de corps. Le corps vécu, le schéma corporel, l’image du corps, l’image inconsciente du corps se distinguent nettement du corps organique proprement dit, auquel se réfère classiquement pourtant le terme corps. Les pièges terminologiques, montre Pierre Ancet, deviennent redoutables s’agissant du handicap.
Origine : Accord explicite pour ce dépôt