Une identité Sourde ? Pourquoi faire ? Réflexions sur un déni séculaire
Résumé
Identité… Un terme familier et quotidien, régulièrement utilisé pour désigner telle ou telle personne, tel ou tel groupe : les jeunes, les femmes, les roms, les adolescents, etc. Que ce soit pour la défendre ou pour la nier, l'identité est partout invoquée comme un rempart ou au contraire comme une entrave. Sommes-nous tous pareils ou tous différents ? Qu'est-ce donc que l'identité ? La question est a priori simple, la réponse, elle, est complexe. Le recours au dictionnaire, Le Petit Robert par exemple, n'apporte aucune aide : à l'entrée « Identité », on trouve la définition « caractère de ce qui demeure identique à soi-même ». Ce qui suppose que « soi-même » est clairement défini et immuable dans le temps. Or, n'est-ce pas l'interaction entre « soi-même » et les autres qui fait de moi ce que je suis, qui je suis et inversement ce que je ne suis pas ? L'identité est donc plutôt à envisager comme un rapport : la question n'est pas « qui suis-je » mais « qui suis-je et qui ne suis-je pas par rapport aux autres, que sont ces autres par rapport à moi ? » Le terme d'identité reste flou, et souvent utilisé à mauvais escient : l'identité se construit, s'actualise, change sans cesse. Notre carte d'identité, censée nous présenter, n'est en fait qu'une somme d'informations factuelles, qui ne résument en rien ce que nous sommes : nom, prénom, date de naissance... En cela, l'identité est statique tandis que celle qui nous représente est, elle, en mouvement.
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Fabrice Bertin, in Les cahiers de la salamandre, n°4.pdf (1.15 Mo)
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